Systèmes de 2nd ordre#
Modélisation#
Equation Différentielle#
Pour un système passe-bas linéaire d’ordre 2, le lien entre l’entrée et la sortie peut être décrit par une équation différentielle de second ordre à coefficients constants.
\(K\) : gain statique,
\(m \ge 0\) : coefficient d’amortissement,
\(\omega_n\) : pulsation propre (en rad/s).
Notons que certains ouvrages préfèrent utiliser, au lieu du paramètre \(m\), le facteur de qualité
\(Q=\frac{1}{2m}\) : facteur de qualité.
Fonction de Transfert#
La fonction de transfert d’un système passe-bas de second ordre est donnée par :
Pôles#
Expression#
Les pôles correspondent aux valeurs de \(p\) pour lesquelles
Le calcul des pôles s’obtient en recherchant les racines d’une équation du second degré. Le discriminant s’exprime sous la forme :
Nous pouvons alors distinguer trois cas de figure :
\(m>1\): deux pôles réels
\(p_{1}=-\omega_n(m-\sqrt{m^2-1})\)
\(p_{2}=-\omega_n(m+\sqrt{m^2-1})\)
\(m=1\): un pôle double
\(p_1 = p_2 = -m\omega_n\)
\(m<1\): deux pôles complexe-conjugués
\(p_{1}=-\omega_n(m-j\sqrt{1-m^2})\)
\(p_{2}=-\omega_n(m+j\sqrt{1-m^2})\)
Exemple#
Identification#
Lorsque \(0\le m<1\), l’identification de la pulsation propre et coefficient d’amortissement peut s’obtenir de la manière suivante:
Pulsation propre: la pulsation propre correspond au module des pôles c-à-d \(\omega_n=|p_{k}|\),
Coefficient d’amortissement: le coefficient d’amortissement s’obtient à partir de la partie réel des pôles via la relation \(m=-\Re e(p_{k})/|p_{k}|\).
Notons qu’il n’est pas possible d’identifier le gain statique en utilisant la position des pôles.
Réponse Indicielle#
Cas où \(m>1\)#
La figure suivante présente l’allure de la réponse indicielle lorsque \(m>1\). Dans ce contexte, la réponse est monotone et ne présente pas de dépassement.
La réponse indicielle s’exprime sous la forme :
Propriétés
Valeur initiale : \(s(0)=0\),
Valeur finale : \(s(\infty)=KE\),
Temps de réponse à \(\pm 5\%\) : Pas de formule simple. Lorsque \(m\gg 1\), le temps de réponse est dicté par le pôle le plus lent c-a-d \(t_r\approx -\frac{3}{p_1}\),
Pas de dépassement : \(s(\infty)=\max(s(t))=KE\).
Cas où \(m<1\)#
La figure suivante présente l’allure de la réponse indicielle lorsque \(m<1\). Dans ce contexte, la réponse présente un dépassement plus ou moins important et des oscillations de pseudo-pulsation \(\omega_p\). Pour analyser les performances d’un système de second ordre lorsque \(m<1\), nous utilisons principalement des abaques.
La réponse indicielle s’exprime sous la forme :
Propriétés
Valeur initiale : \(s(0)=0\),
Valeur finale : \(s(\infty)=KE\),
Temps de réponse à \(\pm 5\%\) : Pas de formule simple, nous utiliserons des abaques. Lorsque \(m\to 0\), le temps de réponse est approximativement imposé par l’enveloppe c-a-d \(t_r\approx \frac{3}{\omega_n m}\),
Présence d’oscillations à la pseudo-pulsation (rad/s):
Premier Dépassement relatif :
Note
En pratique, nous utiliserons des abaques pour déterminer le temps de réponse et le premier dépassement relatif : https://vincentchoqueuse.github.io/ENIB_tools/control_settling_time.html
Identification#
Lorsque \(m<1\), l’identification graphique des paramètres peut s’obtenir de la manière suivante:
Gain statique: le gain statique s’obtient à partir de la valeur finale via la relation \(K = s(\infty)/E\).
Coefficient d’amortissement: le coefficient d’amortissement s’obtient en mesurant la valeur du premier dépassement relatif et en utilisant l’abaques donnant \(D_r(\%)\) en fonction de \(m\).
Pulsation propre: la pulsation propre s’obtient en mesurant la valeur du temps de réponse à \(\pm 5\%\) et en utilisant la valeur de \(m\) ainsi que l’abaque donnant \(\omega_n t_r = f(m)\).
Réponse Fréquentielle#
La réponse fréquentielle s’obtient en posant \(p=j\omega\) où \(\omega\) désigne la pulsation (en rad/s). La réponse fréquentielle d’un système passe-bas de premier ordre est donnée par :
Module#
La figure suivante présente l’allure le module de la réponse fréquentielle. Lorsque \(m<0.7\), le module présente un maximum à la pulsation de résonance \(\omega_r\).
Le module s’exprime sous la forme
Propriétés
Amplification basse-fréquence : \(\lim_{\omega\to 0}|H(j\omega)|=|K|\),
Amplification haute-fréquence : \(\lim_{\omega\to \infty}|H(j\omega)|=0\),
Comportement asymptotique : Pour \(\omega \gg \omega_n\), \(|H(j\omega)|\approx |K| \left(\frac{\omega}{\omega_n}\right)^{-2}\) (pente de -2),
Si \(m<\frac{1}{\sqrt{2}}\approx 0.7\), il est possible de montrer que la dérivée du module présente un zéro. Dans ce contexte, le module présente un extremum nommé résonance.
Pulsation de résonance :
Maximum du module : le maximum est égal à \(|H(j\omega_r)|=|K|/(2m\sqrt{1-m^2})\). En pratique, nous utiliserons essentiellement le facteur de resonance \(M\) qui s’obtient en divisant le module à la pulsation de résonance par le module du gain statique c-à-d
En dB, le facteur de résonance s’exprime sous la forme
\(G_{m} = 20 \log_{10}(|H(j\omega_r)|)\) correspond au module à la pulsation de résonance en dB,
\(G_{0} = 20 \log_{10}(|K|)\) correspond au module du gain statique en dB.
Note
En pratique, nous utiliserons des abaques pour déterminer le facteur de résonance en dB : https://vincentchoqueuse.github.io/ENIB_tools/control_resonance.html
Argument#
Lorsque \(K>0\), l’argument s’exprime sous la forme
Propriétés
Si \(K>0\), nous obtenons les propriétés suivantes.
Déphasage basse-fréquence : \(\lim_{\omega\to 0}\arg[H(j\omega)]=0\),
Déphasage haute-fréquence : \(\lim_{\omega\to \infty}\arg[H(j\omega)]=-180^o\).
Déphasage à la pulsation propre : \(\arg[H(j\omega_n)]=-90^o\).
Identification#
L’identification graphique des paramètres peut s’obtenir de la manière suivante:
Gain statique: le gain statique correspond à la valeur du module en basse-fréquence. Si le module est affiché en dB, la valeur du module s’obtient via l’expression \(K = 10^{G_0/20}\). Attention à bien vérifier que la phase évolue de \(0\) à \(-180^o\). Si ca n’est pas le cas, le gain est négatif.
Coefficient d’amortissement: le coefficient d’amortissement s’obtient en mesurant le facteur de résonance \(M_{dB}\) et en utilisant l’abaque donnant le facteur de résonance en dB en fonction de \(m\).
Pulsation propre: la pulsation propre peut s’obtenir de deux façons.
Si la phase est disponible, la pulsation propre s’obtient en déterminant la pulsation telle que \(\arg[H(j\omega)] = -90^o\) (lorsque \(K\) est positif).
Si la phase n’est pas disponible, la pulsation propre s’obtient à partir de la valeur de \(m\) et de la mesure de la pulsation résonance \(\omega_r\), puis en utilisant la relation \(\omega_r = \omega_n \sqrt{1-2m^2}\).